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Sud Languedoc Magazine N° 4, Août 2021
M O N T O L I E U H I S T O I R E D E T E R R O I R S
Antoine Casas-Harillo est adjoint au maire, délégué
culture, tourisme et patrimoine, mais aussi artiste - une
double casquette qui n’étonne personne dans le coin.
C’est dans la fraîcheur de son petit atelier, au milieu
de ses toiles, qu’il nous reçoit. Pour cet élu, si le Covid
a apporté son lot de difficultés bien réelles, il aura aussi
permis de créer de nouvelles solidarités. Son combat
principal, c’est l’union des libraires et des artistes, ces
deux pans de la vie culturelle indispensables au bon
fonctionnement du village. « Des professions assez
individualistes, qui avec le confinement, ont compris
l’importance du lien social et du vivre ensemble à
travers la culture analyse-t-il. Montolieu était un village en perdition, qui a retrouvé la vie grâce à
l’art. » Ces dernières années, la notoriété du village semblait même aller crescendo. « Il faut que ça
reprenne, et ça va reprendre résume notre interlocuteur. Bouquinistes et artistes bouillonnent
d’énergie, et vont tout péter ! »
Depuis 2015, le musée Cérès-Franco et sa belle collection d’art
brut, singulier et contemporain participent largement du
rayonnement artistique du village. En ce mercredi 19 mai, il rouvre
joyeusement ses portes pour l’exposition “Les voleurs de feu”,
dont la commissaire n’est autre que la fille de Cérès Franco, cette
galeriste et collectionneuse qui donne son nom au lieu. Une fois
encore, sur place l’optimisme est de mise : toutes les précautions
ont été prises pour communiquer sur la réouverture et rassurer
les visiteurs sur le plan sanitaire. « Et on fera le vernissage plus
tard ! Même si les librairies sont restées ouvertes, elles ne peuvent combler le manque du rapport
direct de la confrontation à l’oeuvre » analyse Irène Daniaux, chargée de communication du musée.
Les chiffres semblent lui donner raison : avec 5000 entrées l'an dernier entre Pâques et octobre, le
public s’est montré au rendez-vous.
Un autre qui peut enfin retrouver son public, c’est le
Musée des arts et métiers du livre, à l’entrée du village.
Neuf artisans y travaillent et s’emploient à faire revivre
des techniques comme la gravure, l’enluminure, la reliure,
la calligraphie, la typographie… Camille Grin, relieur et
membre de l’association « Montolieu village du livre et
des arts », nous guide à travers ses salles et leurs
machines. « Michel Braibant, créateur du village, avait
pour projet de fonder un conservatoire des arts pour
mettre en relation les métiers et le public nous explique-
t-elle. Le musée, c'est ce qui reste de cette idée. Il nous
permet de montrer combien nos savoirs sont toujours vivants. »