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Sud Languedoc Magazine N° 4, Août 2021
M O N T O L I E U H I S T O I R E D E T E R R O I R S
L’histoire se raconte comme un joli conte, de ceux où seuls importent
l’art et la lecture, la tête dans les étoiles. Il y a trente ans, Michel Braibant,
relieur belge basé à Carcassonne, décide de créer un « village du livre »
dans la région sud-ouest, pour redynamiser une ruralité en perte de
vitesse. Montolieu, petite commune dressée sur un piton rocheux et
cernée par les rivières de la Dure et l’Alzeau en contrebas, relève le défi.
Rapidement, l’école rouvre ses portes, les commerces font de même, et
le village reprend vie.
Aujourd’hui, cette commune de 800 habitants compte 17 librairies, à peu
près autant d’ateliers d’artistes, cinq restaurants, deux musées, et une
poignée de galeries et espaces d’exposition… Une initiative unique en
Occitanie. Le « village du livre » a d’ailleurs ajouté « les arts » à son
appellation originelle pour mieux nommer la réalité de l’activité. et fait
son beurre autour du tourisme culturel qui, combiné au charme de l’emplacement, dote ce lieu d’un
réel pouvoir d’attractivité. Depuis, le Covid est passé par là, fragilisant comme ailleurs l’économie et
le moral des troupes.
Des « caméléons ». C’est ainsi que Didier Almon, photographe et membre
de l’association « L’Envol artistique », surnomme les artistes de la
Manufacture, louant leur capacité à se réinventer malgré les obstacles -
nombreux par les temps qui courent. La Manufacture, c’est cette ancienne
usine en ruines, vestige d’une époque industrielle révolue, réhabilitée en
l’un des pôles culturels les plus attractifs du village. L’endroit est connu
pour ses multiples espaces d’expositions, mais aussi pour ses animations
On y propose une vingtaine d’événements par an.: salons, festivals, marché
de producteurs locaux le dimanche… Et du spectacle vivant sous toutes
ses formes. Autant d’initiatives considérablement entravées ces derniers
temps.
Mais ceux qui font vivre cette structure sont loin d’être découragés. « On s’adapte » résume Didier.
Le marché de Noël annuel, s’il n’avait pas l’envergure habituelle, s’est tout de même tenu, coûte que
coûte. L’association s’est d’autre part concentrée sur le volet social de ses activités : l’accompagnement
d’intermittents de la région au RSA, dans le cadre d’un plan départemental d’insertion. La fermeture
forcée les a aussi poussés à entreprendre des travaux de réaménagement : le vernissage annuel,
habituellement tenu le week-end de Pâques et repoussé à la Pentecôte, s’annonce donc plus
flamboyant que jamais.